
Lorsque j’ai l’occasion de discuter avec une personne qui s’intéresse à son développement spirituel ou personnel, je reste étonnée par un phénomène qui paraît commun : le présent semble ne pas exister.
On m’explique que les difficultés présentes sont dues à des choses faites dans des vies passées, on m’explique que pour trouver le bonheur dans le futur, il faut guérir son karma, son enfance, sa gestation, sa généalogie…. Alors on fait des régressions, on est capable de parler en détail de ses vies passées, on demande à ses grands-parents ce qu’ils ont bien pu faire pour que l’on soit si malheureux aujourd’hui, on retourne dans le ventre de sa maman pour savoir à quoi elle pouvait bien penser à ce moment qui interdit le bonheur présent et futur, on me raconte des histoires de jumeaux morts à l’état fœtal qui empêchent toute chance de bonheur, on organise son enterrement pour en faire le deuil symbolique…
J’ai… disons un certain âge, je côtoie le monde de la thérapie depuis plus de vingt ans. Je n’ai encore jamais vu quelqu’un guérir, réellement guérir, par ces processus. Tout ce que je constate, c’est que ces personnes vont de techniques en techniques, de nouvelles croyances en nouvelles croyances et pourtant elles continuent de se battre avec exactement les mêmes problèmes encore et encore. Et souvent, elles s’en rajoutent puisqu’elles doivent non seulement trouver leur bonheur mais aussi payer pour leurs vies passées, celles de leurs parents, grands-parents…
Pour avoir accès à ces souvenirs, il est nécessaire de faire appel à la mémoire, le problème est que la mémoire a un fonctionnement bien particulier qu’il me paraît important de comprendre avant d’entamer ces techniques de guérison.
L’esprit ne conserve pas les souvenirs à l’état pur. Nombre de recherches ont été effectuées sur le fonctionnement du cerveau et de la mémoire et l’un aspect de la mémoire est que nous ne nous souvenons pas des événements dans leur état originel.
En réalité, lorsque nous nous souvenons d’un événement, nous ne nous rappelons pas du moment où il est arrivé mais de la dernière fois dont nous nous en sommes souvenus !
Prenons l’exemple d’une fête d’anniversaire lorsque nous avions 10 ans. Le cerveau va ajouter les détails des personnes présentes, du goût du gâteau, des vêtements que nous portions et la fête elle-même pourrait être un faux souvenir. Chaque fois que nous revenons sur ce souvenir et que nous repensons à cette fête, nous nous souvenons seulement de la dernière fois que nous y avons pensé et nous rajoutons des détails en fonction de la conversation ou de l’expérience que nous sommes en train d’avoir dans le présent.
Pour citer un exemple, je parlerai de cette expérience qui a été réalisée auprès de 5 personnes. On a demandé aux familles des participants de fournir aux chercheurs 4 souvenirs réels les concernant, deux positifs, deux négatifs. Lorsque les 5 participants ont été reçus par les chercheurs, on leur a rappelé ces 4 souvenirs auxquels on a ajouté un faux souvenir et il leur a été demandé d’en parler. Le faux souvenir raconte un moment de leur enfance où ils se sont perdus dans un centre commercial. Les participants n’ont fait aucune différence entre les souvenirs réels et le souvenir fictif, ils ont été capables d’en parler avec force de détails, rajoutant des éléments incroyables comme une dame avec un grand chapeau pour l’un d’entre eux ou l’âge des personnes qui les ont aidés, et des émotions de peur ou de chagrin, chaque fois qu’on leur a demandé de le raconter puisque cette expérience s’est déroulée sur plusieurs semaines. Ils ne mentaient pas, c’est ainsi que la mémoire fonctionne.
Pour vous donner un autre exemple : je connais une maman et sa fille de 30 ans. Lorsque l’enfant avait 8 ans, elle a fait un séjour à l’hôpital d’une semaine. Sa maman est allée la voir tous les jours sans exception. Aujourd’hui la jeune femme en veut terriblement à sa mère car elle croit fermement qu’elle n’est jamais allée la voir à l’hôpital, qu’elle l’a laissée seule pendant toute la semaine, et elle souffre d’abandon racontant à qui veut l’entendre ce que sa mère lui a fait. Pourquoi ? Il y a de fortes chances qu’elle avait besoin de sa maman à un moment où elle était absente (le soir ou le matin tôt) et comme celle-ci n’était pas là, sa mémoire a gardé ce moment précis comme expérience totale de son séjour à l’hôpital.
La mémoire est aussi une espèce de composite. Elle est formée d’un mélange d’images, d’émissions de télévision, de films, d’expériences qui appartiennent à d’autres personnes, de rêves et divers autres stimuli qui créent une toute nouvelle expérience altérée qui est extraite davantage du cerveau que de la « réalité ».
Ce sont ces éléments parmi de nombreuses autres expériences scientifiques ainsi que mon expérience propre qui me font penser aujourd’hui que l‘une des grandes clés de notre guérison réside dans notre présent, dans l’observation de nos pensées dans le présent.
Une pensée provoque une émotion qui émet une vibration qui attire une vibration de même fréquence. C’est la loi de l’Univers. C’est la loi de l’attraction.
Les techniques de régression dans le passé ou dans les vies passées peuvent sembler au départ révolutionnaires, nouvelles, extraordinaires, bouleversantes… Mais deux problèmes majeurs se posent avec ces process. Le premier est que ce sur quoi notre attention se porte devient notre réalité. Ce qui signifie que plus nous ressassons nos souvenirs, plus nous construisons notre futur à partir de notre passé. Le deuxième est qu’après quelques jours de bien-être, ceux qui utilisent ces techniques recommencent à entretenir les mêmes pensées qu’avant le soin : « C’est compliqué, c’est difficile, pourquoi ceci ou cela m’arrive, pourquoi il se comporte comme il se comporte au lieu d’être comme je voudrais qu’il soit pour me rendre heureuse, je manque de ci, de ça, elle m’énerve, j’en ai marre, je voudrais que tout soit différent, je ne suis pas assez, je ne sais pas faire, je ne peux pas faire, plus tard ce sera mieux, il a plus que moi, mieux que moi, je ne peux pas aller bien à cause de mes enfants, ma mère, mon patron, quand j’aurais ci ou ça, je serais heureux, j’ai des problèmes, j’aimerais te parler de mes problèmes, mes problèmes sont plus grands que les tiens, quand j’avais 5 ans, j’ai vécu ça, ça et ça, tu te rends compte ce qu’il se passe dans le monde, les politiciens sont tous des menteurs, les banquiers des voleurs, le monde va mal, j’ai peur de ci, de ça, si je mange ça, je tomberai malade, je suis allergique à ci, à ça, je n’ai pas le choix, il faut que… ».
Ces pensées sont insidieuses, automatiques, permanentes et nous n’avons pas conscience qu’en réalité ce sont elles qui nous font souffrir pas les événements.
Et pourtant, ce sont précisément ces pensées, qui occupent 90 % de notre temps d’éveil, qui créent véritablement notre présent, puis notre futur.
Il est primordial de faire un effort conscient, seconde après seconde, sur nos pensées pour voir notre vie changer de façon révolutionnaire (On sait que nos pensées ne sont pas cohérentes lorsqu’on expérimente la souffrance, la colère, le désespoir, la fatigue mentale… Lorsqu’on n’est pas aligné avec sa Source.)
Cet effort nécessite environ 30 jours d’attention constante pour devenir une habitude. Après cette période, il devient plus naturel d’avoir des pensées constructives non forcées. Mais l’effort doit cependant être permanent.
Prendre soin de nos pensées change notre état émotionnel et donc nos vibrations et donc nos expériences.
Et je trouve que c’est une merveilleuse nouvelle, cela nous permet de reprendre notre pouvoir personnel, nous passons de victimes à acteurs de notre vie. Nous n’avons plus à subir des événements sur lesquels nous n’avons absolument aucun contrôle. Nous pouvons envisager la vie à partir de l’être divin que nous sommes et non d’un être qu’on aurait balancé contre son gré sur Terre pour payer, réparer, guérir, quelque chose dont il ne se souvient pas ou qui ne lui appartient pas.
Entrer dans cette façon d’envisager sa vie nous permet de créer une sorte de distanciation avec nos pensées. Nous ne nous identifions plus à elles, elles ne nous dirigent plus, elles ne nous manipulent plus, nous cessons d’en être victimes.
Une pensée est comme les autres de nos sens. Elle est provoquée par des stimuli externes. Nous le constatons lorsque nous devenons leur observateur. Nous pouvons voir à quel moment précis nous fabriquons notre propre mal-être. Parfois, une personne critiquera une autre personne sur un aspect physique devant nous et la pensée d’un de nos souvenirs douloureux surgira alors puis en entraînera d’autres et en quelques instants nous voilà à nouveau malheureux à cause de notre passé, du moins le pensons-nous. Mais lorsque nous arrêtons net le processus de ces pensées négatives pour rester dans le moment présent, nous commençons à construire un futur sans les miasmes du passé.
Cela ne se fait pas du jour au lendemain et demande de l’entraînement et de l’endurance. Cela demande de comprendre que nous nous apprêtons à mener une sorte de combat “à mort” avec l’ego qui a un besoin impératif de vivre dans le passé et la peur du futur pour continuer d’avoir du pouvoir. Nous nous apprêtons à vivre les affres du sevrage car nous allons à l’encontre de dizaines d’années d’habitudes de pensées auxquelles nous sommes véritablement addicts.
Il est certes plus facile de trouver des causes externes à notre mal-être, nous l’avons tous fait à un moment ou à un autre de nos vies, mais malheureusement cela ne permet pas de changer véritablement d’énergie, de vibration et donc de vie.
3 Commentaires. En écrire un nouveau
très juste !
merci <3
Magnifique transmission
Tout est parfaitement juste
Le rappel que tout vient de nous et que dès lors tout est possible
Merci Johanna car tu m’apprends à comprendre, à utiliser au mieux et à mon service mes outils corps/émotions/pensées
En tout cas c’est cet enseignement que je tire de tes articles et de ta guidance
Merci à nouveau
Merci
Merci Chère Bacta,
Je suis heureuse que mes textes t’enseignent et te guident. C’est là tout leur propos.
Je te souhaite le meilleur.
Merci pour tes encouragements,
Bien à toi,
Johanna.