Quand la montagne m’enseigne : La foi
Aujourd’hui encore, j’ai opté pour un chemin peu emprunté. Mue par le désir de me retrouver seule au milieu du vaste, de goûter, tant que cela m’est possible, à l’immensité, sans pensées, sans miroirs, sans possibilité de projections négatives. Juste guidée par mon cœur désireux de se rencontrer non chez l’autre mais en lui-même.
Après avoir fatigué mon corps par une longue marche, je m’aperçois que je n’ai plus la force d’avoir de résistances. Je lâche tout, tout ce à quoi je m’accroche d’habitude.
Par une merveilleuse coïncidence, c’est à ce moment précis que j’arrive à un endroit qui m’offre une vue extraordinaire. Je suis haut, si je fais deux pas en avant, je glisse dans le vide…
Je ferme les yeux un instant, je me centre et en quelques secondes j’atteins un espace, une dimension de « moi » d’une intensité encore inconnue. J’ouvre les yeux et devant la beauté qui s’étend devant moi, je suis prise d’une gratitude qui fait vibrer mon cœur comme aucune autre émotion ne l’a fait jusqu’à présent.
Non cette gratitude que l’on ressent parce qu’on a obtenu quelque chose, non celle dont on parle à partir du mental.
Cette gratitude que je ressens me prend par le cœur, le ventre et me fait m’envoler au-delà de ce que je connais pour m’emmener avec elle dans le monde du Tout. Dans cet espace, je n’ai plus besoin de rien, pas même de moi. Je suis comblée. Rien de ce que je peux imaginer désirer ne peut me faire atteindre ce sentiment d’infinie complétude. Je suis là, debout, au milieu de ces hauteurs et n’attends plus rien. La gratitude est un sentiment délicieux car il n’a besoin de rien pour être éprouvé, il se suffit à lui même.
Je comprends que la vie dans cet espace-temps n’a rien à voir avec le fait d’avoir quoi que ce soit mais tout à voir avec le fait de ressentir. En définitive, tout ce après quoi nous courons, ce sont des émotions, des sentiments. Et l’on croit avoir besoin d’un support dans le monde extérieur pour les éprouver. Ainsi, pensons-nous « je ne peux ressentir l’amour que si j’ai un amoureux, je ne peux ressentir l’abondance que si j’ai tant d’argent sur mon compte, je ne peux ressentir la réussite que si j’ai accompli quelque chose que j’estime valable ». Mais quel leurre !
Car à cet instant, j’ai déjà l’amour, la paix, la joie, le rire, les larmes, la colère, la tristesse en moi… Aucune de ces émotions ne me manquent. Tout ce que j’ai à faire, c’est choisir ce que je veux ressentir pour l’observer dans mon monde extérieur. Et en réalité, à cet instant, je n’ai même pas besoin que le monde extérieur me prouve ou me montre ce qu’il y a déjà en moi. Serait-ce cela que l’on appelle la foi ?
Décidément, à cet instant, je n’attends plus rien.
2 Commentaires. En écrire un nouveau
J’ai visualisé et ai pu ressentir ce dont tu as fais l’experience Johanna et j’en ai des frissons. Merci pour ta précision, cette simplicité qui impacte directement mon coeur quand je te lis. Je suis heureuse d’avoir découvert ton blog et tes écrits!
Merci Samantha ! Je suis heureuse à mon tour que tu aimes mes écrits.
Très belles lectures !
Johanna