Nous sommes tous, un jour ou l’autre, soumis à l’indécision. Certains sont des indécis chroniques, pour qui même le choix du plat au restaurant devient cornélien, d’autres occasionnels.
Mais nous partageons tous le fait qu’à certains moments de nos vies nous ne parvenons plus à nous faire confiance et allons chercher de l’aide à l’extérieur de nous. Amis, psychologues, cartomanciennes, astrologues sont appelés à la rescousse et si nous avons de la chance, l’avis qu’ils nous donneront tombera juste. Mais ce que nous faisons alors, c’est donner à notre mental l’information que nous ne sommes pas aptes à nous diriger dans la vie et que nous laissons aux autres les clés de notre avenir. Nous laissons les autres nous orienter, décider de ce qui est bon pour nous ou pas. Ainsi, lorsque nous aurons à nouveau une décision à prendre, nous nous sentirons totalement perdus.
L’indécision provoque un manque de confiance en soi et, par extension, en l’autre puisqu’on ne sait jamais si nous avons fait le bon choix, si la personne à laquelle on s’adresse est bonne pour nous ou pas.
Le phénomène de l’indécision provient essentiellement de notre dissociation de nos émotions.
Pour prendre une décision, nous avons besoin que le corps, le mental et l’esprit ou Soi supérieur travaillent en collaboration.
J’ai la croyance que le Soi supérieur et le corps sont intimement connectés. Ainsi le Soi supérieur envoie l’information au corps sous forme de vibrations, le corps les ressent sous forme de sensations et d’émotions que le mental traduit en action.
Avant de prendre une décision, nous avons émis un souhait, un désir. Le Soi supérieur s’aligne aussitôt énergétiquement sur ce désir. Lorsque nous ressentons de la tension dans le corps c’est que nous allons dans une direction différente que celle où se trouve déjà notre Soi supérieur. Lorsque nous nous sentons bien, à notre place c’est que nous sommes en train de rejoindre notre Soi supérieur et que nous pourrons ainsi manifester nos désirs.
Les réponses ne sont donc jamais à chercher dans le mental car elles ne se trouvent pas en lui. Il est là pour entreprendre les actions. Le mental se met en mouvement par rapport aux vibrations du corps. Si celui-ci est aligné sur le Soi supérieur, nous irons dans la direction de nos rêves, si le corps est aligné sur la peur, le doute, le questionnement, le comment faire, le mental ira chercher des situations de peur, de doute, de questionnement, de comment faire.
Ainsi, il est primordial d’être capable de ressentir. Si je ne sais pas ce que je ressens, comment comprendre que je suis dans la bonne direction ou pas.
La société dans laquelle nous vivons nous apprend que tout se mesure par le faire. Sur les réseaux sociaux, les intervenants nous montrent ce qu’ils font pour nous indiquer leur niveau de bonheur, de bien-être. Si nous ne faisons pas, nous ne sommes pas validés. Aussi, lorsque nous avons une décision à prendre nous devenons obsédés par le faire et focalisons toute notre attention sur le mental qui ne peut en aucun cas trouver de solutions créatives car il prend ses informations dans le passé, dans le vécu, dans l’expérience mais surtout dans l’interprétation qu’il a fait du passé.
C’est voué à l’échec, à l’immobilisme, à plus de passé, et invariablement chaque décision nous mène exactement là d’où nous voulions partir, la nouvelle expérience se transforme en un remake du passé. C’est parce que nous ne faisons pas confiance en ce que nous ressentons mais à notre mental que nous restons dans des relations toxiques, dans des emplois qui ne nous conviennent pas…
Si nous voulons prendre des décisions justes, en accord avec notre Soi supérieur, notre âme, nous devons apprendre à faire confiance à ce que l’on ressent :
Lorsque vous avez un choix à faire, asseyez-vous dans un endroit calme, prenez une respiration profonde puis penser à votre choix. Si par exemple, vous vous demandez si vous devez quitter votre emploi, pensez au moment où vous remettrez votre lettre de démission et observez votre corps. Que ce passe-t-il ? Sentez-vous une tension à un endroit particulier ? Comment est votre respiration, est-elle plus rapide, plus lente, plus calme, avez-vous envie de prendre une grande inspiration ou avez-vous le souffle court ? Sentez-vous un poids sur votre poitrine, une douleur au genou, à l’épaule, à la tête ? Sondez votre corps ? Avez-vous l’impression que votre corps est détendu ou prenez-vous conscience que vous êtes sous tension ? Au besoin, repensez à la situation de départ. Prenez le temps qui vous convient.
Lorsque vous avez l’impression d’avoir exploré suffisamment votre corps, visitez votre mental. Quels souvenirs vous reviennent en mémoire ? Sont-ils bons ou désagréables ? Dans le cas qui nous occupe, on pourrait se souvenir du jour où on a laissé tombé le piano et que nous avons regretté par la suite ou nous pourrons repenser à la fois où vous avez décidé de quitter la maison pour aller à l’Université et que nous y avons vécu vos meilleures années ?
Revenez à votre corps et sondez si vous observez des sensations différentes.
Si vous devez choisir entre deux lieux de vie, imaginez-vous dans le premier, observez votre corps. Se sent-il à l’aise, comme à la maison ? Avez-vous envie d’arrêter l’exercice ? Quelles pensées se mettent à traverser votre mental ? Imaginez-vous ensuite dans le second et observez à nouveau votre corps pour déceler le moindre changement positif ou négatif. Vous saurez alors où votre corps a envie de vivre, où vous serez le plus heureux.
Lorsque nous n’avons pas l’habitude de faire ce genre d’exercice, nous pouvons avoir tendance à nous dire que nous ne ressentons rien et abandonner très vite. Mais plus vous allez permettre à votre corps de s’exprimer, de ressentir des sensations et des émotions et plus vous serez connectés à lui.
Souvenez-vous, si vous sentez des tensions, un poids, des douleurs c’est que ce à quoi vous êtes en train de penser n’est pas en accord avec votre Être supérieur.
Dans la première situation prise en exemple, si vous ressentez des tensions dans le corps à l’idée de remettre votre lettre de démission, cela peut vouloir dire que vous n’êtes pas prêt, peut-être une formation est-elle nécessaire ou qu’il est plus favorable de commencer votre nouvelle activité en parallèle ou que la patience permettra à un poste plus adéquat d’émerger.
Si vous ressentez du bien être, si votre corps est détendu cela signifie qu’il est bon pour vous de quitter votre emploi.
Il y a quelques années, une amie m’a appelé pour que je l’aide à choisir entre deux emplois. L’un des deux étaient un peu mieux rémunéré. Le mental aurait bien entendu opté pour celui-ci.
Je lui ai demandé de fermer les yeux et de s’imaginer assise dans son bureau dans l’un puis dans l’autre poste. Dans celui qui était mieux rémunéré, son corps était tendu, elle s’est perçue dans un bureau sombre, elle ne se sentait pas gaie, elle était terne, triste. Dans l’autre, le bureau était lumineux, elle riait et semblait heureuse, ses épaules se sont détendues, sa respiration était celle d’une personne soulagée. Grâce à son corps, elle a opté pour le poste le moins bien rémunéré mais qui depuis 6 ans lui apporte gratification, reconnaissance, évolution personnelle et augmentation salariale !
L’anxiété, le stress sont toujours le signe que nous ne sommes pas en train d’honorer nos besoins, nos aspirations. S’assoir et entrer en communication avec notre corps est le meilleur moyen de prendre des décisions qui seront en accord avec ce que nous sommes au moment présent et non en fonction du passé.
Une fois que la clarté se fait jour en vous, vous n’êtes plus dans l’énergie de l’interrogation mais dans celle d’une personne qui sait quelle décision prendre. Restez dans cette énergie jusqu’à ce que les solutions émergent d’elles-mêmes dans votre mental. Lorsque vous acquérez la confiance en ce que vous avez décidé, ne retournez pas dans l’énergie du doute en vous demandant « maintenant que je sais quoi faire, comment le mettre en place? ». Le mental a compris où il doit aller, il saura vous y mener. La seule chose que vous ayez à faire est nourrir le sentiment de sécurité et de confiance nés de votre connexion avec votre Être supérieur par l’intermédiaire de votre corps.
Les indécis chroniques trouveront confiance en eux et en leur pouvoir de décisions en apprenant à ressentir leur émotions et sensations. Aucun de nous n’est privé d’émotions mais à un moment de notre vie nous avons appris qu’il était dangereux de les exprimer aussi nous sommes-nous coupés d’elles.
La première étape pour retrouver cette capacité est de s’autoriser ses émotions, qu’elles soient “négatives” ou “positives” car c’est par elles que vous retrouvez votre pouvoir personnel, que vous n’êtes plus victime des aléas et du bon vouloir d’autrui. Ressentir n’est pas dangereux, c’est le chemin le plus rapide vers soi.
Ensuite demandez-vous régulièrement : « comment je me sens ». Même si au début rien ne vient, se poser cette question régulièrement va enclencher une nouvelle habitude et en très peu de temps, vous serez capable de mettre des mots sur des sensations.
Vous pouvez aussi regarder des films ou séries qui déclenchent des émotions très fortes comme des films d’horreur ou d’angoisse. Les réalisateurs sont devenus des professionnels de l’émotion, l’objectif n’est plus l’histoire mais de vous faire ressentir des émotions fortes pour vous rendre addict à leur production. Le but de ce conseil n’est pas de vous faire entrer dans la dépendance ni de vous faire ressentir des émotions négatives mais de vous faire prendre conscience votre mécanisme émotionnel et de vous prouvez que vous pouvez ressentir.
Pour ceux qui y trouveront un intérêt, vous pouvez aussi tenir un journal d’émotions que vous remplirez le soir avant de vous coucher ou à heure fixe tous les jours. Les premiers jours, vous commencerez par noter des sensations sans chercher à les expliquer (j’ai les épaules tendus, la nuque me fait mal, j’ai des gargouillis dans le ventre). Quand vous sentirez que cela devient facile (le signe de la facilité est l’ennui), vous noterez les émotions que vous êtes capable de reconnaître. Vous pourrez télécharger par exemple des listes d’émotions que l’on trouve facilement sur internet et les passer en revue pour déterminer celles qui décrivent votre état du moment. Après quelques semaines, vous pourrez dire « je ressens » au lieu de « je pense ».
Et vous réapprendrez à vous faire confiance !
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La décision
J’ai une importante décision à prendre, mais je me sens perdue. Mon corps, mon mental et mon esprit ne sont pas sur la même longueur d’onde. Du coup, je vais lire cet article avec grand intérêt.
Salut ! J’ai une importante décision à prendre, mais je me sens perdue. Mon corps, mon mental et mon esprit ne sont pas sur la même longueur d’onde. Du coup, je vais lire cet article avec grand intérêt.